Aujourd’hui commence le troisième module de la formation. La méditation Samatha ou « comment pacifier l’esprit sans rien faire »… Les week-ends précédents furent très riches et fructueux en termes d’informations, de pratiques, d’échanges et d’avancement dans le processus de la libération de l’esprit. Je suis heureux d’en arriver à ce troisième module, car il est déterminant pour la suite. C’est vraiment le moment d’appliquer les bases « indéboulonnables » de la méditation !
Le saviez-vous ? C’est par cette méditation que Gautama devint le Bouddha. On en trouve des explications par exemple dans le Lalitavistara sûtra. Après tant d’efforts, tant d’austérités apparemment infructueuses, il se souvint de cette méditation, ou plutôt de cet état profondément serein et ouvert qu’il avait vécu, simplement assis dans les jardins du royaume de son père. Il convint que c’était là un bon chemin et s’y plongea à nouveau.
Nous aussi générons bien des efforts pour avancer sur notre chemin. Nous sommes comme des voiliers sans voile essayant de souffler sur la coque pour nous faire avancer. Mais cela ne fonctionne pas, demande trop de souffrances et de fatigue, et n’est pas intelligent du tout. Méditer est aussi simple que de hisser la grand-voile et se laisser pousser par le vent de la vigilance sur le grand océan de l’impermanence.
Encore faut-il trouver une bonne carte pour tracer la route. Quant au timonier, c’est toi et toi seule !
Extraits
(…) La tyrannie s’exerce dès que nous nous décalons (donc tout le temps !) par rapport au fonctionnement de la Conscience Fondamentale pour qui tout va parfaitement bien depuis toujours. La tyrannie est donc une torture que nous nous infligeons nous-mêmes. Et nous la prenons très au sérieux. Soit nous restons attachés à nos cibles et nous engageons à les atteindre coute que coute, soit nous ressentons cette atmosphère de méprise hypnotique du samsâra et dépensons alors des fortunes en traitements, thérapies et formations en tous genres pour dissiper le malentendu. Mais dans les deux cas, il nous faudra abandonner quelque chose : faute de quoi nous sommes déjà donnés perdants dans cette lutte inégale. Ce qui doit être abandonné, c’est à vous de le trouver (…)
On peut dire que l’équanimité est le couronnement de la pratique de Samatha, son résultat essentiel. L’équanimité est la réalisation (la prise de conscience) de l’égalité fondamentale de tous les êtres et choses. Il ne s’agit pas d’une égalité politique ou culturelle. Elle n’est pas fondée sur une valeur, mais au contraire sur une absence de « valeur en soi ».
Samatha nous montre que les êtres et choses apparaissent et disparaissent dans un processus continuel d’interdépendance causale. On ne peut y trouver quoique ce soit de durable, d’éternel, d’existant définitivement ni de non-existant. En un mot, toute chose, tout être, toute situation, se réduisent à des coopérations momentanées de causes, de conditions, d’effets et de rétributions. Ce que nous pouvons vivre intensément dans le Samatha, c’est que tout ce qui survient est égal en essence à ce qui est survenu et surviendra.
En pratiquant Samatha, nos certitudes sont progressivement sapées (…) Cette expérience des milles choses de la Maya réduites à leur unique essence qui n’en est pas une est l’entrée dans l’équanimité. Elle est une bombe vide et silencieuse explosant en grâce, en amour, en extase, en énergie ! (…)
Podcast (extrait)